Installation ; cadres en plexiglas ; pièces de monnaie fabriquées à partir de déchets plastiques (Precious Plastic, PET)
Le concept controversé d’Émergie [1] propose une comptabilité approfondie des stocks et des flux énergétiques impliqués dans la reproduction de la vie et des activités humaines sur Terre. L’Émergie permet à des processus extrêmement lents et vastes d’être comptabilisés comme des contributions indispensables à la vie, que nous ne pouvons plus prendre pour acquise à une époque d’intense accélération technologique. L’énergie solaire est au cœur de la modélisation d’Émergie, elle est responsable de la plupart des sources d’énergie dont nous dépendons aujourd’hui, notamment le vent, les marées et, surtout, les combustibles fossiles.
Certaines régions du monde reçoivent plus de rayonnement solaire que d’autres, certaines en «utilisent» plus que d’autres. En Europe, nous utilisons beaucoup plus d’énergie que celle que nous recevons du ciel, grâce aux importations sous diverses formes concentrées, principalement le pétrole, le charbon et le gaz naturel. Bruxelles est l’une des cinq villes les moins ensoleillées d’Europe, qui ne reçoit que 3 kWh/m2 par jour en moyenne et seulement 1000 kWh/m2 par an [2], pourtant la consommation énergétique de Bruxelles est comparable à celle de la plupart des villes européennes.
Les pièces de monnaie Solar Share sont fabriquées en plastique pet, un sous-produit du pétrole, un concentré d’ancienne lumière du soleil en matière organique qui a mis des millions d’années à se former. Quelques grammes de PET ont la même énergie intrinsèque que 1m2 d’irradiation solaire annuelle à Bruxelles.
Comment notre compréhension de l’économie se transformerait-elle si les instru- ments que nous utilisons comme monnaie avaient une valeur équivalente à l’énergie solaire nécessaire pour les reproduire physiquement ? À titre de réponse spéculative, chaque pièce de monnaie Solar Share incarne l’irradiation solaire moyenne reçue dans une ville donnée.
[1] The Emergy methodology is based on the theory by Howard T. Odum.
[2] Solargis, Global Horizontal Irradiation.
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Remerciements particuliers à Olivier Le Corre et Laurent Truffet (École des mines de Nantes)