iMAL

30 Quai des Charbonnages
1080 Bruxelles
Art Center for Digital Cultures & Technology

Nos Futurs Radio: L’homme a mangé la terre, ce genre de désastres écologiques

15:30-19:00

Nos Futurs Radio: L'home a mangé la terre, ce genre de désastres écologiques

Conférence - émission publique avec Anna Toumazoff, Pascale Barret, Coline Ramonet-Bonis et Clémentine Balcells.

Il se racontait que l’Homme avait mangé la terre. Mais ce n’était pas toujours très clair historiquement, ni politiquement. On avait parlé d’un “Homme” avec un grand “H”, rendant les humain.e.s de tous temps responsables à part égale du présent funeste qui nous était fait. On avait alors vu émerger le terme d’anthropocène pour expliquer le moment à partir duquel l’humanité avait commencé à être un facteur géologique capable de modifier les rythmes biologiques, de transformer le paysage ou de changer le climat. Mais nous ne partagions pas tous et toutes cette idée. Nos ancêtres n’avaient pas plus décidé d’extraire le charbon que d’aller dans la mine. Les populations colonisées, les terres spoliées et exploitées pour enrichir les bourgeoisies blanches ne pouvaient pas entendre raisonnablement qu'elles étaient responsables du réchauffement climatique au même titre que Total.

D’autres encore ne se retrouvaient pas dans cette écriture de l’histoire qui les rendait responsables de la domination conjointe du vivant, des femmes, des personnes non-blanches. Dans l’institutionnalisation des exploitations capitalistes, racistes, sexistes. L’anthropocène était une idée trop vague de ce qui avait lieu. Pour lire ce qui se jouait, il ne fallait pas sous-estimer les conséquences de la conjugaison des histoires de la destruction des mondes. Dans son livre, Caliban et la sorcière, Silvia Federici racontait comment le capitalisme s’était nourri de l’exploitation des femmes comme appareil reproducteur de la force de travail. Elle nous expliquait aussi comment le mouvement des enclosures avait notamment été porté par ces femmes qui travaillaient la terre et qui ont lutté pour défendre des communs face à la prédation de grands propriétaires qui souhaitaient exploiter la terre et les corps de ces femmes à des fins marchandes.

– Programme –

15:30 : Accueil du public à iMAL (30 Quai des charbonnages - 1080, Molenbeek)
16:00 : Début de l’émission, introduction avec Anna Toumazoff et Elias Sanhaji du collectif Le Biais Vert.
16:15 : Discussion entre Pascale Barret, Coline Ramonet-Bonis et Clémentine Balcells animée par Anna Toumazoff.
17:30 : échanges avec le public.
18:00 : Fin de l’émission.

– Entrées –

Ouvert gratuitement au public

Dans le contexte de l'exposition NaturArchy, le collectif Le Biais Vert installe Nos Futurs Radio, un espace de médiation temporaire pour rencontrer les acteurs et actrices qui réenchantent les relations entre humains et non-humains, qui inventent, rêvent, pensent ou racontent des histoires de lents demains.

Toutes les émissions sont ouvertes au public.

Intervenant.e.s

Anna Toumazoff est une journaliste, productrice et présentatrice radio, activiste féministe et influenceuse française. Elle est connue pour avoir lancé sur les réseaux sociaux différents hashtags de dénonciation autour des violences sexuelles : #UberCestOver, #SciencesPorcs et #DoublePeine. Via la page Instagram qui porte son nom, Anna Toumazoff sensibilise sa communauté à diverses causes féministes et sociales. Impliquée dans plusieurs campagnes et initiatives visant à promouvoir l'égalité des genres, lutter contre les violences faites aux femmes, et soutenir les victimes de harcèlement et de cyber-harcèlement, elle prend également la parole sur des sujets comme la santé mentale, les relations amoureuses, ou encore l’alcool.

Pascale Barret est une artiste queer basée à Bruxelles, spécialisée dans les arts visuels, sonores et performatifs. Elle utilise des médias tangibles et virtuels, scientifiques et historiques pour aborder des questions d'identité. Elle combine et déforme les processus de création en ayant conscience que la technologie tend à transformer notre perception de soi et des autres. En partant du monde tangible, Barret entre dans l'Internet comme architecte et prend en compte la multiplicité des identités offertes par les réseaux sociaux et les mondes persistants. Elle accorde une grande attention aux détails glanés sur les sites web grand public, tout en considérant à la fois le cadre local et global, et aborde des problématiques délicates comme le genre et les études animales, les artefacts, la sensualité, l'accumulation et l'abstraction. Ses œuvres récentes s'inspirent des théories magiques et éco-féministes. Elle est également engagée localement au sein du parti Ecolo à Molenbeek.

Coline Ramonet-Bonis est artiste plasticienne qui présente son travail à l’exposition NaturArchy. Sa pratique pluridisciplinaire prend vie dans des installations, de mondes immersifs qu’elle considère comme des hétérotopies, c’est-à-dire des lieux autres, cabanes intérieures, fractures où se déploient des paysages et des narrations qui se construisent à la lisière entre le réel et le virtuel, les sciences et la magie. Ces récits explorent, la plupart du temps, les différentes relations des vivants et des non-vivants à travers une iconographie qui se réfère à la forêt, au soin, à la sorcellerie, aux métamorphoses, aux différents règnes. Ses installations sont souvent habitées par des présences : le corps d’un grand serpent endormi, une épine dorsale émergeant du sol, un fantôme au regard fuyant, des roches menaçant de s’effondrer…

Clémentine Balcells est engagée dans différents mouvements de luttes politiques dont les Brigades d’actions paysannes, une association de citoyennes et citoyens de divers horizons qui veulent défendre l’agriculture paysanne, leur droit à l’alimentation et développer l’agroécologie. Le concept de “Brigades” fait référence aux Brigades internationales créées en 1936 pour lutter contre le fascisme en Espagne. Ce clin d’œil met en évidence que la menace qui pèse sur l’agriculture paysanne n’est pas un enjeu technique, mais bel et bien un enjeu politique. Tout comme en 1936 des citoyennes et citoyens ont jugé nécessaire de se mobiliser pour défendre la démocratie en Europe, nous jugeons aujourd’hui impérieuse la nécessité de se mobiliser pour sauver l’agriculture paysanne. Devenir “brigadistes”, c’est affirmer que l’agriculture paysanne nous concerne toutes et tous. Clémentine est aussi engagée dans les luttes féministes intersectionnelles et contre le sans-abrisme.

Le Biais Vert est un collectif actif depuis 2017 dans la réalisation de vidéos qui aborde les questions d’écologie politique contemporaine. En podcast filmé et en cinéma, le collectif retrace et raconte l’actualité de l’anthropocène. En 2022, Le Biais Vert a sorti une websérie de fiction appelée Diamant Palace, qui raconte l’histoire d’une ZAD urbaine dans un théâtre abandonné. Aux croisements de l’art, des sciences humaines et de l’écologie politique, le projet se veut un laboratoire d’imaginaires post-croissance.

MolenFest

MolenFest veut donner un avant-goût de ce que cette rive du canal, jeune et créative, a à offrir à Bruxelles et à l’Europe.

Artistes, maisons culturelles, associations, jeunes et habitants démontrent pourquoi Molenbeek est digne de devenir la capitale culturelle de l’Europe en 2030, une capitale inclusive et super-diversifiée.

Dans ce cadre, nous vous invitons à deux éditions spéciales de Nos Futurs Radio où interviendront diverses associations Molenbeekoises. Le thème? La relation entre patriarcat et catastrophes écologiques.

Chaque émission sera suivie d’une visite guidée gratuite de l'exposition NaturArchy.

🔗 molenbeekforbrussels2030.eu

Credits

NaturArchy is produced by the SciArt project of the European commission’s Joint Research Centre (JRC), with iMAL. Supported by the Belgian Presidency of the Council of the European Union.


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