NOS FUTURS RADIO : La fin du monde “sauvage” - Décoloniser notre regard sur le vivant
15:30-18:00
Dans le contexte de l'exposition NaturArchy, le collectif Le Biais Vert installe Nos Futurs Radio, un espace de médiation temporaire pour rencontrer les acteurs et actrices qui réenchantent les relations entre humains et non-humains, qui inventent, rêvent, pensent ou racontent des histoires de lents demains.
Toutes les émissions sont ouvertes au public.
MolenFest
MolenFest veut donner un avant-goût de ce que cette rive du canal, jeune et créative, a à offrir à Bruxelles et à l’Europe.
Artistes, maisons culturelles, associations, jeunes et habitants démontrent pourquoi Molenbeek est digne de devenir la capitale culturelle de l’Europe en 2030, une capitale inclusive et super-diversifiée.
Dans ce cadre, nous vous invitons à deux éditions spéciales de Nos Futurs Radio où interviendront diverses associations Molenbeekoises. Le thème? La relation entre patriarcat et catastrophes écologiques.
Chaque émission sera suivie d’une visite guidée gratuite de l'exposition NaturArchy.
Qu’appelons-nous le monde “sauvage” ? Il se racontait que le monde sauvage était un monde où l'état de "nature" était préservé de la main de l'homme. La vraie nature était sans les humain.e.s. Il se racontait aussi que des peuples connaissaient une authentique relation à elle, pure, vierge des maux du progrès et du monde moderne. En Europe, il se disait depuis des siècles que la “nature” était tout ce qui n’était pas du monde humain mais une extériorité dont ils disposaient, un théâtre pour se mettre en scène. C’était un monde impressionnant et fascinant mais qu’il s’agissait de dominer.
Mais il se racontait aussi de plus en plus que la nature n’existe pas, qu’elle n’est qu’un concept créé par les européens, les occidentaux, les blancs qui nous met à distance des autres milieux de vie. Cette vision du monde dit “sauvage” était finalement assez romantique et le fruit d'un regard historiquement situé. Le “bon sauvage”, l’homme qui n’avait pas été perverti par la culture et la civilisation était un mythe raciste, en vérité.
Depuis quelques années, la collapsologie suscitait aussi de plus en plus d’intérêt en occident et réactivait les récits de “fin du monde” dans certains esprits. Mais de quoi parlait-on ? La fin du capitalisme ? La fin de privilèges quand, pour d’autres, la fin du monde a lieu depuis toujours ? De la destruction du vivant ? De la fin des différents mondes ?
À travers cette notion de “sauvage”, les intervenant.e.s vont explorer les enjeux décoloniaux de l'écologie pour mettre en lumière les liens historiques et politiques entre la colonisation et la destruction du vivant. La question du “sauvage” suppose de questionner le regard européanocentré blanc sur la nature, sur la vivant et sur l’alterité. Comment sortir des rapports de domestication et de mise à distance des modes de la vie que ce mot suppose ? En finir avec cette notion peut sans doute faire fleurir la possibilité d’un regard renoue les relations entre la “nature” et les humain.e.s.
Programme
- 15:30 : Accueil du public
- 16:00 : Début de l’émission, introduction avec Wissam Xelka et Elias Sanhaji du collectif Le Biais Vert.
- 16:15 : Discussion animée par Wissam Xelka.
- 17:30 : Échanges avec le public.
- 18:00 : Fin de l’émission.
Wissam Xelka
Wissam Xelka est streamer, youtubeur et animateur de la chaîne décoloniale Paroles d'Honneur et participe à Zawa prod aux côtés de Dany, Raz et Cass Andre. Militant autonome d'extrême gauche, il diffuse une pensée qui mêle analyse du capitalisme et de la hiérarchisation raciale de nos sociétés, ainsi qu'une réflexion stratégique sur les moyens de combattre efficacement ces deux faits sociaux structurels.
Maryam Kolly
Maryam Kolly est Belgo-Iranienne, elle est née à Téhéran. Elle est licenciée en Philosophie et Lettres (philosophie et arts de l’image) et docteure en Sociologie. Enseignante-chercheuse depuis 2013 à l’Université Saint-Louis – Bruxelles (USL-B) et à l’École de recherche Graphique, elle est responsable académique du certificat "Islam dans le monde contemporain" de l'USL-B. Elle a été intervenante sociale jeunesse de 2002 à 2013. Ses travaux portent sur les jeunesses bruxelloises issues de l’immigration post coloniale, les masculinités et féminités, l’épistémologie pragmatique.
Olivier Marboeuf
Olivier Marboeuf est auteur-conteur, commissaire d’exposition et producteur de cinéma, originaire de Guadeloupe. Il a fondé avec l’auteur franco-béninois Yvan Alagbé dans les années 1990 les éditions Amok (devenues Frémok), éditeur de bande dessinée de recherche, puis est devenu directeur artistique de l’Espace Khiasma, centre d’art visuel et de littérature vivante (2004 à 2018) dédié aux représentations minoritaires, contribuant à introduire les théories postcoloniales sur la scène artistique française. Il partage actuellement son travail entre l’écriture, dessin, la pédagogie et la production de films au sein de Spectre Productions. Il est également membre du board de l’Akademie der Künste der Welt de Cologne et bénéficie pour l’année académique 2023/2024 du Banister Fletcher Fellowship au sein de l’Institut de l’université de Londres à Paris (ULIP) où il développe une recherche autour de l’archive des présences diasporiques caribéennes à Paris et à Londres. Il a récemment publié l’essai Suites Décoloniales : s’enfuir de la plantation et le recueil de poésie Les Matières de la Nuit, tous deux aux éditions de Commun.
Benedikte Zitouni
Benedikte Zitouni est professeure de sociologie à l’Université Saint-Louis – Bruxelles et directrice du CESIR depuis 2018. Elle a été formée à Bruxelles (ULB, VUB), Paris (École des Mines, Sciences Po), Oxford et Berkeley.
Son travail est ancré dans l'écologie urbaine et les humanités environnementales. De manière générale, ses recherches visent à décortiquer les transformations territoriales et les rapports de pouvoir qui y sont à l’oeuvre, en multipliant les récits empiriques de telles transformations. Elle est l'auteur/co-auteur de trois livres : Terres des villes (éditions de l'éclat, 2018). Agglomérer (VUB University of Brussels Press & ASP, 2010) et, avec Rotor et Ariane d'Hoop, Usus/usures (CFWB, 2010).
Elle a également écrit des articles sur l'éco-féminisme, les savoirs situés et l’usage des archives et dirige des thèses en sociologie et anthropologie de l’environnement. Actuellement, elle travaille sur le Port d’Anvers et les développements dits “écologiques” entrepris aux abords des infrastructures portuaires, en lien avec l’émergence de l’éco-modernisme ou éco-réalisme. Benedikte Zitouni est par ailleurs membre du Groupe d'Études Constructivistes (GECo) à l'ULB et du Conseil scientifique des archives d'Etopia.
Le Biais Vert
Le Biais Vert est un collectif actif depuis 2017 dans la réalisation de vidéos qui aborde les questions d’écologie politique contemporaine. En podcast filmé et en cinéma, le collectif retrace et raconte l’actualité de l’anthropocène. En 2022, Le Biais Vert a sorti une websérie de fiction appelée Diamant Palace, qui raconte l’histoire d’une ZAD urbaine dans un théâtre abandonné. Aux croisements de l’art, des sciences humaines et de l’écologie politique, le projet se veut un laboratoire d’imaginaires post-croissance.
Credits
NaturArchy is produced by the SciArt project of the European commission’s Joint Research Centre (JRC), with iMAL. Supported by the Belgian Presidency of the Council of the European Union.
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