Pendant sa résidence à iMAL, Johanna Bruckner développera son nouveau projet « Autoclonography » qui examine les influences de l'IA sur les moments de désir (humain et plus que humain) et explore esthétiquement les options d'agences qui peuvent être développées à partir de ces moments. Elle pose des questions telles que : À quoi servent les images de l'apprentissage automatique, en quoi sont-elles transformées et quelles traces laissent-elles derrière elles ? Quels corps produisent-elles, en tant qu'images prothétiques ? Comment les gens rencontrent-ils ces images et leurs promesses (ratées) ? En se référant à des moments de désir, de plaisir, de sexualité et d'imagination dans les médias sociaux, à des séquences trouvées et autoproduites ainsi qu'à des séquences d'œuvres cinématographiques, l'installation vidéo réfléchira au seuil fragile entre l'imagination, l'affirmation et la frustration de la technologie en tant qu'interface de l'expérience incarnée.

Articulée comme une installation polyphonique, cette œuvre réfléchira aux transformations technologiques au-delà des régimes binaires de genre, d'agence et d'utopie. La question de savoir comment les avancées technologiques nous donnent la possibilité de tester de nouvelles agences, des rencontres mutuelles et des formes de coexistence est au cœur de ma pratique artistique.

Le travail de Johanna Bruckner se caractérise par une approche multimédia dans laquelle la performance du corps humain joue un rôle prédominant. Dans ses installations, qui présentent formellement une combinaison de machines technologiques et de corps organiques, des vidéos générées à l'aide de logiciels graphiques apparaissent régulièrement, accompagnées de compositions sonores. L'artiste aborde des thèmes liés à la biopolitique, au féminisme, aux cultures queer et au posthumanisme. La collaboration avec des danseu.r.se.s et des performeu.r.se.s a d'abord été un moyen pour Bruckner d'explorer les questions liées au corps au travail, au travail en tant que performativité et construction sociale, en développant des hypothèses pour imaginer des alternatives aux normes sociales. Dans ses œuvres plus récentes, l'artiste approfondit ses expériences sur les liens sociaux, y compris l'imagerie associée à l'intimité queer et aux relations intra-spécifiques. Inspirée par la biologie moléculaire, la physique quantique et les études sur les formes de vie hybrides, Bruckner contribue par ses œuvres à un discours qui cherche à promouvoir une écologie de l'attention et de la confiance, pour aider à construire un monde dans lequel les êtres humains et non humains cohabitent de manière plus positive avec l'environnement et les technologies qui l'habitent au-delà des régimes binaires. Son travail s'interroge sur la manière dont l'indétermination de l'être, aujourd'hui, pourrait informer des temporalités hybrides mieux équipées pour faire face aux changements technologiques, politiques et écologiques actuels.

Johanna est née à Vienne (Autriche) en 1984. Elle a étudié les beaux-arts, les études culturelles et l'anthropologie sociale à Vienne, Berlin, New York, Stockholm et Hambourg. Ses œuvres ont été exposées internationalement à la House of Electronic Arts Bâle (HEK), à la Schirn Kunsthalle de Francfort, à la 57e Biennale de Venise, à la Haus der Kulturen der Welt de Berlin, à la transmediale, au ZKM (Zentrum für Kunst und Medien) de Karlsruhe, aux Deichtorhallen de Hambourg et au CAC (Centre d'art contemporain) de Genève, entre autres. Elle est actuellement titulaire d'une bourse du CERN dans le cadre du programme Arts at CERN. Elle a reçu le prix de reconnaissance des beaux-arts de Basse-Autriche en 2020, le prix re:humanism pour l'art et l'intelligence artificielle en 2021 et, plus récemment, le Pax Art Award, le Erste Bank MehrWERT Kunstpreis et le Medienkunstpreis der Stadt Wien en 2022. Elle a enseigné dans plusieurs universités.

Avec le soutien du programme Europe créative de l'Union européenne, par l'intermédiaire de la European Media Art Platform.

Disclaimer:
Ce travail a été réalisé avec l'aide financière de l'Union européenne. Les opinions exprimées ici ne peuvent en aucun cas être considérées comme reflétant l'opinion officielle de l'Union européenne.

Crédits images vidéo : Autoclonographie, photo de production, 2024, Johanna Bruckner