iPO 2024 : Loïs Soleil
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Dans le cadre d'iMAL Projects Office 2024, Loïs Soleil a été sélectionnée pour une résidence Fablab qui a eu lieu à l'été 2024. Elle y a développé son projet "Je me souviens".
"Je me souviens" est une gravure texte sur aluminium d’usinage créé grâce à la CNC au fablab d’iMAL. Le texte relate d’un témoignage poignant retraçant les violences patriarcales intimes, quotidiennes et récurrentes, de l'enfance à l'âge adulte. Ce récit, fragmenté à travers les âges, met en lumière des agressions souvent cachées ou minimisées : hypersexualisation dès l’enfance, sexisme, agressions sexuelles, et la violence verbale. Ces expériences, banalisées dans le quotidien des femmes, sont ici exposées avec sincérité et force.
L’œuvre témoigne d’une réalité partagée par de nombreuses femmes, mais trop souvent tus, ignorée ou mise de côté. Elle dépeint une histoire de violences sexistes et sexuelles, ni rare, ni atypique. Chaque fragment du récit reflète la difficulté à exprimer cette souffrance, souvent marquée par la honte ou la peur, et pourtant gravée profondément en soi, comme une cicatrice indélébile.
À travers un style fragmenté, "Je me souviens" évoque la mémoire comme un champ morcelé, où les souvenirs, parfois enfouis, réapparaissent sous forme d’images fugaces. Le texte fait écho à la gravité des marques laissées par ces violences. Cette œuvre se veut un cri d'alarme, un trop-plein, un « ras-le-bol » face à des violences patriarcales qui affectent le quotidien de millions de femmes, et qui méritent d'être écoutées.
"Je me souviens" est plus qu’un témoignage : c’est une invitation à briser le silence, à mettre en lumière des histoires longtemps étouffées, et à reconnaître les marques invisibles que le patriarcat laisse sur les corps et les esprits.
L'œuvre a été présenté à l'exposition Sexisme Pépouze, gallerie That's What X Said (06/12/2024-26/01/2025)
Loïs Soleil
À travers l'art numérique, la performance, l'installation, la poésie et le son, la pratique de Loïs Soleil vise à créer un pont entre les émotions et la politique en posant des questions cyber/techno-féministes intersectionnelles.
Son travail confronte les structures sexistes quotidiennes du web, ses algorithmes biaisés, ses codes, sa culture et ses langages. Elle explore les liens entre la vulnérabilité, la culture pop, le voyeurisme et le désir, et utilise souvent des autoportraits/selfies, le leitmotiv de la chambre, l’extime, les relations (irl ou en ligne) et la poésie pour illustrer un female gaze à travers lequel la sexualité, l'amour, « l’hyper l'intimité », et l'empouvoirement peuvent être exprimés. Pour l’artiste, le personnel est politique, le privé est politique.
Vivant actuellement à Bruxelles, Loïs Soleil est une artiste Franco-Écossaise qui a suivi des études artistiques internationales : à Leeds University, Ensba Lyon et l’École de recherche graphique (erg). Son travail a été accueilli dans plusieurs lieux et événements culturels tels que la Biennale Chroniques, Cultuurcentrum Grimbergen, festival VIDEOFORMES, n0dine, le Centre Wallonie-Bruxelles | Paris, (Pas si) fragile au Studio Thor, Marres Huis voor Hedendaagse Cultuur, IKLECTIK London, Beursschouwburg, la Biennale de Liège (Mutantx), Homographia, Centrale for contemporary art, iMAL Art Center for Digital Cultures & Technology etc.
Credits
Portait de Loïs par Benjamin Huynh