L'œuvre
The Potato Internet est un réseau social expérimental à petite échelle, alimenté en partie par des pommes de terre. Il envisage et repense Internet à l’heure de l'urgence climatique et de la crise énergétique mondiale. Une critique courante des alternatives imaginées au monde en ligne toxique et extractiviste d'aujourd'hui se résume à ceci : « Bonne idée, mais ce n’est pas transposable à grande échelle.» Et si l’avenir d’Internet était une question de mise à l’échelle, et consistait en fait à réduire la taille d’Internet ? La petite échelle de The Potato Internet permet aux artistes de construire un réseau social fonctionnel à partir de zéro. Ils ont repensé chaque couche du système, du matériel aux protocoles en passant par la gouvernance, dans un réseau « anti-échelle» qui s'adapte au contexte local et favorise une communication lente. L’artiste a utilisé des pommes de terre comme source d'énergie pour la structure physique et des déchets électroniques et d'autres matériaux recyclés pour l'interface. Ce travail s'appuie sur les recherches de Sinders sur le “Feminist Dataset”, un ensemble de données féministes en ce qui concerne les aspects de la gouvernance du réseau, de la sécurité, de l'égalité et des codes de conduite.
Caroline Sinders a développé The Potato Internet en 2023 lors de sa résidence à m-cult (FI).
Caroline Sinders est une chercheuse et artiste spécialisée dans l’apprentissage automatique. Ces dernières années, elle s'est penchée sur les intersections de l'impact de la technologie sur la société, le design d'interface, l'intelligence artificielle, les abus et la politique dans les espaces numériques et conversationnels. Sinders est la fondatrice de Convocation Design + Research, une agence qui se concentre sur les intersections de l'apprentissage automatique, de la recherche utilisateur·ice, de la conception pour le bien public et de la résolution de problèmes de communication difficiles. En tant que designeuse et chercheuse, elle a travaillé avec Amnesty International, Intel, IBM Watson, la Fondation Wikimedia et d'autres. Sinders a bénéficié de bourses de la Harvard Kennedy School, de la Fondation Mozilla, du Yerba Buena Center for the Arts, d'Eyebeam, de STUDIO for Creative Inquiry et de l'International Center of Photography.
Son travail a été soutenu par la Fondation Ford, le réseau Omidyar, l'Open Technology Fund et la Fondation Knight. Son travail a été présenté dans le cadre du Tate Exchange de la Tate Modern, du Victoria and Albert Museum, du MoMA PS1, de LABoral et d'Ars Electronica.
CRÉDITS
Fabriqué en collaboration avec : Trammell Hudson, conception matérielle, et Motong Yang, fabricant de métaux.
Images : avec l'aimable autorisation de l'artiste et de Sarah Wang.
Financé par la Plateforme européenne des arts médiatiques (EMAP) et hébergé par m-cult (NL).