FRArt: Web Animals
.2021 15:00
Language
Activities during this event will be in French.
La profusion de LOLcats, mèmes, vidéos animalières amateures ou chaînes sur Internet depuis plus d’une décennie, l’accès public aux recherches de penseureuses, éthologues, scientifiques…, davantage d’artistes proposant des créations interespèces…, autant de signes qui nous meuvent, nous interpellent, nous donnent aujourd’hui envie de réfléchir avec vous comment nous situer, être relié.es autrement entre vivant.es. De questionner l’acte même de création, ses espaces et temporalités, l'autorat, les modalités technologiques et processuelles de communication et de création interespèces, et enfin les conditions d’un partage avec un public.
Programme
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15:00 - 16:30 : conférence-discussion L'art de la performance avec/pour/par les animaux non-humains - Animaux et technologies | Pratiques artistiques, scientifiques et amateurs
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17:00 - 18:30 : rencontre-discussion, avec Régine Debatty, Fleur Courtois et lucille calmel
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19:00 - 19:30 : Ben, James, Jessica, Sharky, Max-Arthur et les autres…, performance de Gwenola Wagon
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Entre : pause & vidéo 1U1OejNGjhc * Que diraient les animaux, si… , lucille calmel
Conference - discussion
Animaux et technologies | Pratiques artistiques, scientifiques et amateurs
Les animaux non-humains peuvent-ils être considérés comme des artistes, et leur production comme des œuvres d'art ? Et qu'en est-il des productions interespèces lorsque celles-ci incluent d'autres formes de vies non-organiques, comme les robots doués d'IA ?
Au sein des pratiques artistiques actuelles (écoféminisme, bio art, performance, field recording, etc), le vivant est mis en avant, non plus en tant qu'objet à représenter mais bien en tant que sujet actif, collaborateur volontaire d'une relation inter-espèces qui se ré-invente de multiples façons. Certain·e·s artistes s'associent avec des scientifiques et multiplient les points de vue, mêlant approches documentaire, expérimentale et poétique. Mais ce ne sont pas les seul·e·s à participer à ces questionnements prolifiques sur nos relations au plus-qu'humain. Issue de notre quotidien et des nouvelles technologies qui le peuplent, une pratique amateure s'expose sur internet, et nous offre à voir de nouvelles formes de relations interespèces.
Performance
Ben, James, Jessica, Sharky, Max-Arthur et les autres…
Gwenola Wagon
Ben, James, Jessica, Sharky et Max-Arthur sont des animaux particuliers, ils ont grandi sous l’œil de la caméra de leurs compagnons humains depuis leur adoption. Ashley dormant avec son cochon Ben, TexasGirly1979 et son Pit Bull Sharky et son chat Max-Arthur en requin et leurs aspirateurs robot, Shirley adopte Jessica, un gigantesque hippopotame dans son pavillon, James adorable chauve-souris niche sur le canapé de Nelly. Depuis les chatons narcoleptiques, les rats-cyborgs télépathes de World Brain et les cochons pour apaiser les passagers de Psychanalyse de l’aéroport international, nous traquons les vidéos d'animaux sur internet, des phoques robotisés dans Erewhon avec Pierre Cassou-Noguès et Stéphane Degoutin, jusqu’aux transformations en lémuriens dans Planète B. Nous sommes hantés par les animaux représentés sur les plateformes et réseaux sociaux, nous sommes obsédées comme les intelligences artificielles cherchent à reconnaître des chats dans les images, mais finalement n’est-ce pas le prolongement de nos rêves les plus anciens, n’avons-nous pas toujours rêvé d’animaux ?
Vidéo
1U1OejNGjhc * Que diraient les animaux, si...
lucille calmel= sélection & narration, Renaud Giuliano = assistance à la sélection & montage, Clyde Lepage = regard extérieur
Un line-up de vidéos animalières glanées sur internet depuis 13 ans présentant d’incongrues et surprenantes interactions animal-machine : Max-Arthur le chat se faisant promener à travers une cuisine par un robot aspirateur, le cacatoès arrachant les touches de clavier d’un ordinateur portable, Kiwi la perruche discutant avec Siri, etc. Passé le rire provoqué par ces situations impromptues, c’est la place de l’humain qui se trouve remise en cause tant il semblerait que ni les machines qu’il a construites ni les animaux qu’il a domestiqués n’aient ici besoin de lui. (Lucile Haute)
Biographies
Clyde Lepage (BE)
artiste visuelle belge, diplômée en 2019 d’un Bachelier photographie avec grande distinction à l'ESA Le 75, étudie actuellement à l'ESA erg en Master performance installation.
Ses projets photographiques sont entre autres exposés en juillet 2021 à la biennale de la photographie du Condroz, en 2020 au LUMIX Festival for Young Visual Journalism à Hanovre et au Centre Culturel de Namur (Abattoirs de Bomel). Son travail Pazea Sovni est publié aux Éditions Yellow Now et sera prochainement exposé à la galerie Verhaeren, Bruxelles.
Les vidéos issues de ses performances sont également exposées, notamment lors du 1st International Ecoperformance Festival organisé par Taanteatro Companhia (Brésil) et du festival STRIDING BODIES : Procession in Performance Art du réseau international d'art performance (INPA). La position des coudes, ou une réponse féministe au manspreading a reçu le premier prix du concours “Female Symbols and Urban Space” organisé par la Maison Amazone, Bruxelles.
Régine Debatty (BE/IT)
est une commissaire d'exposition et critique d'art belge vivant à Turin. En 2004, elle crée We Make Money Not Art, un blog ayant reçu de nombreuses distinctions au fil des ans, dont deux Webby awards et une mention honorifique au STARTS Prize, un concours lancé par la Commission européenne pour récompenser les projets innovants à l'interface de la science, de la technologie et de l'art. Régine écrit et donne des conférences à l'échelle internationale sur la façon dont les artistes, hackers et designers utilisent la science et la technologie comme moyen de discussion critique. Elle est professeur invitée à la School of Machines, Making & Make-Believe de Berlin. Elle crée A.I.L. (Artists in Laboratories), une émission hebdomadaire sur les liens entre art et science pour Resonance104.4fm, la légendaire radio artistique de Londres (2012-14). Elle collabore à de nombreuses publications, notamment comme co-autrice du "sprint book" New Art/Science Affinities, publié par l'Université Carnegie Mellon (2011) et co-écrit un livre sur la culture et l'intelligence artificielle pour le Conseil de l'Europe (à paraître en 2021).
Fleur Courtois (BE)
Docteur en philosophie de l’Université libre de Bruxelles et chargée de recherche au Fonds national de Recherche scientifique de Belgique, Fleur Courtois expérimente des concepts de la philosophie contemporaine à travers le prisme d’agencements propres à la danse et au cinéma. Elle travaille comme chercheuse au Groupe d’études constructivistes du Centre de recherche en Philosophie de l’Université libre de Bruxelles. Elle enseigne la philosophie dans des écoles supérieures d’art. Elle a publié de nombreux articles philosophiques sur la danse et le cinéma ainsi qu’une étude épistémologique sur Michel de Certeau. Elle a co-dirigé un ouvrage sur Etienne Souriau : Une philosophie de l’instauration et a traduit des auteurs anglo-saxons dans le champ de la philosophie, de l’anthropologie et de l’ethnographie.
lucille calmel (FR/BE)
est performeuse, metteuse en scène, autrice, artiste numérique, chercheuse et pédagogue.
Elle vit à Montpellier où elle initie Les Trifides, un collectif de performeuses de 1990 à 1995, puis dirige pendant dix ans avec Mathias Beyler la compagnie théâtrale expérimentale myrtilles ainsi que .lacooperative, un lieu de recherche et de résidence transdisciplinaire. Depuis son arrivée à Bruxelles en 2005, elle développe des collaborations, recherches et programmations en chair et/ou en ligne autour de la performance, de la poésie sonore et visuelle, des musiques expérimentales, des scènes numériques et des œuvres interespèces. Elle enseigne depuis 2019 en installation-performance et cultures numériques à l’erg et pour le certificat d’université en genre et sexualité à l’ULB.
Gwenola Wagon (FR)
est enseignante-chercheuse (notamment à l'université Paris 8) et artiste. En parallèle de son travail universitaire portant notamment sur les relations entre le numérique et le monde physique, elle réalise une production artistique variée, comportant des films, des œuvres interactives, des installations, des performances et des livres.
En partenariat avec lucille calmel, dans le cadre de sa recherche l’animal que donc je suis (art de la performance avec-par-pour des animaux) et iMAL ; en collaboration avec l’ESA Le Septantecinq, l’ENSAV La Cambre, l’ESA erg. Avec le soutien du Fonds de la recherche en art – fonds national de la recherche scientifique (FRArt fnrs), et du secteur des Arts Numériques de la Fédération Wallonie-Bruxelles.